Mise à jour « Fictions »

La nouvelle de Cédric Harmali, intitulée Sous le lac et parue dans Frontières#2, est désormais disponible en colonne de droite sous son petit bandeau cliquable.

« Charles Socle vivait dans une vieille baraque au fond des bois, seul avec son chien : une usine à râles baptisée Calcutta, un soir de mélancolie. Depuis longtemps, le vieil homme ne comptait plus ses années d’exil. Les choses de la mémoire ne l’intéressaient plus, et ses souvenirs, si peu consommés, ressemblaient à ces antiques statues rongées par l’usure.
D’ailleurs, c’est grâce à cette exceptionnelle aisance pour l’oubli que le vieillard prétendait s’endormir, chaque soir, dans le plus pur des silences.
Cette quiétude, Socle la préservait en se rendant le moins possible au village : hameau spectral étendu à la lisière de la forêt. De fait, l’homme connaissait bien les âmes fourbes qui grouillent dans les campagnes reculées. Comme tant d’autres avant lui, il avait été soumis à ces jugements irrévocables murmurés au coin de l’église, ou encore à ces nébuleuses prophéties macérées dans le vin chaud.
Dans ces minuscules pays – qui s’entourent généralement de champs labourés et de frontières mortes – la peur rivait les corps dans les sillons ocre des terres. La nuit tombée, les distilleries remplissaient les panses d’aigreurs, vidaient les discours de sens, et enfonçaient les têtes et les cœurs dans la certitude. Le monde se réduisait souvent aux limites barbelées des enclos à vaches. Ainsi, les granges et les bœufs étaient à l’abri, tout comme la couenne épaisse des esprits. »

Thème // Appel à textes

Nous parlions lors de la sortie de Frontières #4 de proposer désormais un thème encadrant l’écriture des nouvelles que nous publierons.

Pourquoi ?

Premièrement, nous pensons que cela permettra de stimuler l’écriture des personnes qui n’avaient pas de textes sous la main. De plus, c’est une bonne façon de créer une cohérence au sein des prochains numéros de Frontières.

Finalement, c’est aussi, pour nous, l’opportunité de sélectionner plus rapidement les textes que nous recevrons. Textes qui, nous l’espérons seront nombreux, cela va sans dire.

Trêve de bavardages, le thème retenu est donc : L’usurpation d’identité.

Soyez rassurés, nous vous laissons le temps de plancher dessus, aussi, nous fermerons cet appel dans 6 mois. Rendez-vous le 15 septembre !

La longueur des nouvelles doit se rapprocher de 35.000 signes. Bien sûr, si un texte dépasse un peu ou est un peu en dessous, cela ne pose aucun problème.

Quant au genre de la nouvelle, il n’est volontairement pas défini, c’est à vous de nous surprendre et de faire en sorte que le thème trouve une résonance dans un univers qui vous sera familier.

Bien sûr, toutes vos questions et soumissions (de nouvelles, évidemment) doivent nous être adressées par mail.

A l’inverse, toutes vos réclamations doivent se faire auprès de notre permanence : bar Don Gambino à Rive-de-Gier, demandez « Johnny one teeth », il saura très probablement vous renseigner (n’oubliez pas de lui donner votre adresse postale).

A bientôt !